Saul    

( Prononcez Sa-ul...)

Ah...Saül... Sur le papier, cela donne: un village de 155 habitants, situé à 170 km de Cayenne, accessible uniquement par avion, une église classée monument historique, et puis... des arbres. Beaucoup d'arbres. Forcément: on ne construit pas sa maison au cœur de la forêt Guyanaise pour subir les désagréments de voisins bruyants, et les arbres à ce niveau là sont d'un calme exemplaire.

J' aime bien voir ce qui se cache sous l'apparence du presque rien. Alors un petit matin de février frileux ( 25°, faut sortir la petite laine...), j'ai pris l' avion(net) d'Air Guyane express aux pneus dégonflés- détail qui a son importance quand on sait que la piste d'atterrissage de Saül n'est pas goudronnée- histoire de voir de mes yeux à nous l'envers du décor.

En résumé, voici ma perception des choses...

En période de Carnaval, Saül n'a qu'une dizaine d'habitants. Les autres sont allés rechercher ce que je fuis: les festivités. Parmi les irréductibles de Saül qui n'avaient pas cédé aux sirènes de la capitale,  citons Lionel, le jeune touche-à-tout venu de Guadeloupe; Annette, 72 ans, un personnage haut en couleur qui nous préparait les repas le soir et me servait dans son salon sous le portrait protecteur de son beau mari; Marie, qui du haut de ses 82 ans tenait la buvette du village en me livrant sa vision du monde; Nono, l'épicier mal aimable qui a perdu jusqu'au sens de la politesse élémentaire; Jean-Pierre, mon hôte, passionné par les insectes et les orchidées; Fabienne, honnie parce qu'elle vend ses marchandises aux clandestins, bref, un véritable microcosme, un univers dans l'univers. Maintenant que les présentations sont faites, allons un peu plus loin...

En réalité, Saül a 3000 habitants, qui hantent la forêt, et la gangrènent. Je ne reprocherais pas à des êtres en souffrance de chercher une amélioration de leurs conditions de vie en allant travailler dans des conditions épouvantables: je m'éleve juste contre ceux qui exploitent cette misère et s'enrichissent par l'extraction, désordonnée et sans respect de l'environnement, de l'or.  Les faits sont là: les clandestins brésiliens sont nombreux, et enlèvent à Saül ce qui aurait pu faire sa richesse: un environnement naturel exceptionnellement protégé.

Car la forêt autour de Saül est splendide, et j'ai parcouru ce qui constitue à mes yeux les plus belles randonnées de Guyane. Entre les arbres grandioses qui déploient leur majesté au détour du chemin, les sentiers variés et surprenants, serpentant au milieu d'une végétation dense ou bien larges et reposants, les nombreux oiseaux qui laissent apercevoir un bout d'aile ou de bec, je me suis régalé. Si la pluie qui collait à mes chaussures de lourds centimètres de latérite glaiseuse et la fatigue ont modéré mon enthousiasme le dernier jour, ce séjour fut avant tout consacré à la randonnée.

Ces moments de découverte furent partagés avec Adrien et Jonathan, deux collègues, géologues cayennais, en vadrouille. Compagnons de randonnée, de belote coinchée, de repas... Une jolie rencontre.

Mais suivez moi donc à la découverte du village et de ses sentiers...

 

1)Un petit coin de parapluie, un petit coin de paradis...

2)Pour ma première journée, j'ai commencé par une mise en forme d'une marche de 2h du côté des gros arbres...

3) Puis pour la deuxième journée je me suis attaqué à une grande marche au travers du sentier Roche Bateau... sans compter sur le fait que la marche ne fut pas assez longue alors j'ai décidé d'aller aussi au belvédère qui surplombe Saul.

4) Par la suite lors de ma troisième journée ,Les monts Lafumée ou le sentier des Douanes. ( humm mm!!!) Mo pa savé., s'est offert naturellement à mon irrésistible besoin de découverte.

5) Et enfin la dernière journée j ai profité pour farnienter et refaire une partie du Sentier les Gros Arbres

6)La retour à la maison , ouhhhhh fini le week-end et la tranquillité.

En conclusion, j'ai passé un excellent séjour dans ce village du centre Guyane, où j'y ai retrouvé la tranquillité, rencontré des personnes fort sympathiques, j'y ai même écouté du Queen au réveil et surtout un oiseau au chant inquiétant : je "soupçonne" que l'auteur d'un film d'horreur serait venu par ici s'inspirer.

Allez retournons à nos travaux de tous les jours, Snifff ( à refaire en saison sèche)

 

 Bienvenue Chez Moi